le blog de Jihem

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Pour rire ou sourire ...


Prédiction

—    Ah salut, Tristan ! Tu tombes bien. J'ai réussi !

—    Il était temps, dis donc. Ça fait combien de temps que tu travailles là-dessus ?

—    Presque deux ans. Tu te souviens des fameux calculs de ces cons de mayas avec leur calendrier ? Ils ont juste réussi à foutre la trouille à tout le monde. C'est là que je me suis dit que je pouvais y arriver, en reprenant tout à zéro.

—    Et donc, là, maintenant, tu as réussi à déterminer avec certitude la date de la fin du monde ?

—    Ouais, mon vieux ! Et crois-moi, ça va faire du bruit !

—    Parce que non seulement tu connais la date exacte, mais tu sais que ce sera bruyant ! J'aurais préféré une fin silencieuse, une espèce de grand pfiouuut ... et puis plus rien...

—    Mais non, idiot, je te parle du bruit que ça fera dans les médias quand j'annoncerai la nouvelle.

—    T'as pas peur qu'on s’foute de ta gueule ? Tu sais ce qui est arrivé à Paco Rabanne, quand il a annoncé la chute de la station Mir ? Il s'est fait ridiculiser, mon vieux ! Et les témoins de Jéhovah ? Ça fait 50 ans qu'ils l’annoncent la fin du monde, et tout le monde se paie leur tête !

—    Ne t'en fais pas, ça ne risque pas de m'arriver. Moi, je ne me base pas sur les prédictions d'un quelconque illuminé, mais bien sur des calculs scientifiques de haute volée. Tu me connais quand même ? Tu connais mon parcours et tu sais que je ne suis pas un petit rigolo qui a juste envie de faire le buzz sur Internet. Les maths c'est tout ce qu'il y a de plus sérieux, de plus rigoureux. Les mathématiques ne tolèrent pas la moindre fantaisie !

—    Oui, bien sûr, mais y a rien à faire, moi je reste sceptique. Je peux quand même connaître le résultat de tes cogitations ?

—    Ah tu vois ! Ça t'intéresse, hein ! Monsieur fait la fine bouche, mais il veut savoir … Le 18 novembre 2019, mon cher !

—    Finalement, ça ne fait que 7 ans de plus que les mayas …

—    Tu ne me crois pas ? Eh bien rendez-vous dans quatre ans mon vieux ! Je pense que tu rigoleras moins.

—    Et que vas-tu faire en attendant ? Te jeter sur toutes les inconnues que tu rencontres pour leur démontrer que leurs courbes sinusoïdales s’adaptent aux tiennes ?

—    Ah c’est malin ! Tu ne penses qu’à ça, ma parole ! Non, je vais me lancer dans la conception d’un abri qui pourra tenir ses occupants à l’abri du chaos !

—    En tant que meilleur ami, je serai invité, j’espère ?

—    Mmmm … Que dirais-tu d’un statut d’associé ? Tu serais chargé du programme de repeuplement, après l’apocalypse.

—    Oh oui, on se constituerait une sorte de harem, et nous serions les « maîtres - étalons » !! Merci Tristan ! Tu es vraiment un mec génial ! Je sens que je vais commencer le programme tout de suite !! 


03/02/2015
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Drôle de facteur, ce Robert!

—    Bonjour facteur, j'espère que vous avez de bonnes nouvelles aujourd'hui …

—    Pour vous, j'ai toujours de bonnes nouvelles, Mme Marguerite.

—    Mais,... mais qu'est-ce que vous avez là à la ceinture, Robert ?

—    Oh ça ? C'est un revolver, Mme Marguerite.

—    Un revolver ? Mais pourquoi faire ?

—    Eh bien, figurez-vous que la poste nous impose des cadences de plus en plus infernales. Il fallait bien que je trouve un moyen de m'en sortir pour faire ma tournée dans de bonnes conditions.

—    Oui, je comprends bien, mais je ne vois pas le rapport avec cette arme !

—    Mais c’est très simple, voyons ! Je supprime les inutiles.

—    Les inutiles ?

—    Oui, les vieux ou les vieilles seules. Ce sont ceux-là qui me font perdre le plus de temps. Ils ont toujours quelque chose à raconter, des trucs sans intérêt, mais ça leur permet d'avoir de la compagnie pendant quelques minutes. De toute manière, tout ce que je leur apporte comme courrier, ce sont des factures ou des papiers de la Sécu. Jamais rien d’agréable, quoi !  C'est une délivrance  pour ces vieux-là ! Et mine de rien, ça me fait gagner un temps précieux. J'en liquide un ou deux par semaine. Avec mon silencieux, ça n’attire pas l'attention. Et comme, à part moi, personne ne passe les voir, on ne les découvre généralement qu'une ou deux semaines plus tard. Ça me permet de consacrer plus de temps à des gens comme vous, Mme Marguerite. C'est chouette, non ?

—    Mais vous êtes devenu fou, Robert ! Je vais vous dénoncer !

—    Non, vous ne feriez pas ça, Mme Marguerite ! Vous m’obligeriez à …

—    Vous avez raison facteur, la délation, c’est très mal ! Entrez donc ! J’ai là, une nouvelle petite liqueur maison dont vous me direz des nouvelles.

—    Mais avec plaisir, Mme Marguerite.

—     ……..

—    Alors, qu’en dites-vous ?

—    Excellente ! Excel ….  Peut-être un peu forte ? …. Je … je … ne me sens … p… pas……..….. arrrgh …..  pffffff ….

—    Mais que se passe-t-il, facteur ? Vous voilà tout vert … Si je peux me permettre, ça vous va très bien comme couleur ! Mais respirez, voyons ! Faites un effort, voyons !

—    Argfel … chhh ninnnn …

—    Mais articulez, Robert ! Je ne comprends rien …

—    Allô, les urgences ? Le facteur a fait un malaise … oui … c’est ça … Mme Marguerite, impasse des platanes … Oui, je vous attends …

 


01/02/2015
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Mémoires de lapin.

La porte du clapier s'est ouverte et une grosse main a saisi ma sœur par les oreilles. J'ai tout de suite compris que ce n'était pas pour l'emmener chez le coiffeur. Je me suis recroquevillé au fond de la cage, mais la main n'est pas revenue. Ouf. Je me suis rapproché du grillage et j'ai tout vu. Ma pauvre frangine, pendue par les pieds, m’implorait du regard. D'un seul œil, d'ailleurs, le second était au sol et louchait vers le filet de sang qui coulait de l'endroit où il était en orbite quelques instants plus tôt. Je me suis rabattu les oreilles sur les yeux pour ne pas voir la suite, mais ça n'a pas duré longtemps. Je voulais savoir ce qui allait arriver. Horreur ! Ma sœur était maintenant toute nue, les jambes écartées. Le salaud avait osé lui retirer son manteau de fourrure ! Je suis tombé dans les pommes. Quand je suis revenu à moi,  un fumet extraordinaire s’échappait de la maison et m’envahissait les narines. Mais, nom d’une carotte,  que pouvait-il faire le vieux sadique ? Et où était ma sœur ? C'est alors que j'ai entendu une voix de femme, crier du fond de la cuisine : « Tout le monde à table ! Le lapin aux pruneaux va refroidir ! »


30/01/2015
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Un collectionneur très particulier

 

Un de mes amis est ce que l’on peut appeler un collectionneur compulsif. Une collection, m’expliquait-il l’autre jour,  c'est une sorte de jouissance poétique. Pour ma part, s’il y a jouissance, elle serait plutôt pathétique. J’ai l’impression qu'à chaque fois, il essaie de combler un manque, de guérir une frustration.

Lorsque sa femme s'est entichée d'André Agassi, le tennisman, il a commencé à collectionner les moumoutes de gens connus. Quand elle l'a trompé avec un plongeur, il s’est mis à collectionner les lames de fond. Il a bien fait : la dernière a emporté l'homme-grenouille.

Puis, sa moitié a  fait la rencontre du troisième type : ça n’a pas loupé, mon copain s’est lancé dans  la collection de  petits hommes verts. Mais il a rapidement indiqué la porte au mec en lui disant « maison » : il est parti et on ne l'a plus revu.

Ensuite, sa bergère est tombée raide dingue d'un sumo. Lui, il a  entassé des poignées d'amour sur ses étagères.

Elle a quitté le sumo pour un producteur d’oignons. C'est ainsi qu'a débuté sa collection de larmes séchées. L’autre conne a eu la bonne idée d'aller au cirque avec sa nouvelle conquête, mais elle n’a pas pu se retenir : elle a dragué le clown, et son mari s’est mis à empiler les boîtes à fous rires. Sa femme a cru qu’il se moquait d'elle et elle est partie.

Heureusement, il a rencontré Simone. Simone, elle parle haut et fort, en zozotant, rapport à la dent qu'elle a perdue, une dent de devant. Alors, il a commencé une toute nouvelle collection : les  postillons. Quand il va au spectacle, il se place toujours au premier rang. Certains soirs, sa collection augmente très vite. Tiens, je vous prends une boîte au hasard. « Tir groupé de Johnny Hallyday, 13 septembre 2012 à Marseille ». On en compte au moins douze ! Ah, c'est extraordinaire ! Mais il pense déjà à l'avenir. Si un jour Simone  s'éprend d'un acteur porno, il sait déjà dans quelle collection il se lancera !


29/01/2015
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Un jour, tu comprendras ...

Je me suis toujours demandé pourquoi, à la maison, j’étais le mal aimé, rejeté surtout par mon père, moi, à qui l’on avait donné à la naissance le doux prénom de Désiré.

Mes frères et mes sœurs, papa les récompensait, les admirait, les chouchoutait, alors que moi, je n’avais droit à rien de tout cela, même pas à un baiser, le soir quand j’allais me coucher.

Ma mère faisait de son mieux, disons qu’elle compensait. En cachette de lui, ça va de soi !

Les cadeaux, à Noël, n’en parlons pas ! Pour moi, sous le sapin, il n’y en avait qu’un seul, un petit, un minable… Les autres, ils avaient droit à des trucs formidables, auxquels mon cher papa m’interdisait de toucher.

Quand mes frères avaient fait une grosse bêtise, ils se faisaient gronder, oh juste ce qu’il fallait. « Que voulez-vous, ce sont des enfants ! », disait le père. Mais si j’avais le malheur de mettre le pied de travers, même un tout petit peu, pour moi, c’était la cave, la privation de repas et parfois les torgnoles !

Un jour, j’ai demandé à ma mère qu’elle m’explique pourquoi c’était comme ça. Elle m’a juste répondu « Plus tard, tu comprendras … »

Et plus tard, j’ai compris. J’ai compris le sens du mot bâtard. J’ai compris que mon père n’était pas mon père , le jour où ma mère, qui était de temps à autre figurante pour le cinéma,  m’a parlé de sa belle aventure avec Alain Delon … 


02/10/2014
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