le blog de Jihem

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Poésie, quand tu nous tiens ...


Retrouvailles

Les corps entremêlés froissent le satin mauve.

A bouche - que - veux-tu,

à souffles partagés,

il la retrouve enfin

après une longue absence.

Et de soupirs infimes

en sourds gémissements,

de mots tendres en caresses gourmandes,

ils abordent ensemble

aux rives du plaisir.

Maintenant côte à côte,

ils se cherchent des yeux,

ils se cherchent des doigts.

Une main frôle un sein

et un drap de silence

retombe sur la moiteur des corps.

Il gardera sur  sa bouche

la brûlure de ses lèvres.

Il gardera sur ses doigts

la douceur de sa peau,

la rondeur de ses seins.

Il gardera dans ses bras

la chaleur de son corps.

Il gardera sur sa langue

les saveurs ambrées de son sexe.

Il gardera dans ses yeux

la tendresse des siens.

Il gardera tout cela

comme des pierres blanches

pour guider sa mémoire

pendant d'autres absences.


24/03/2014
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J'ai ...

J'ai, dans un coffret en bois,

quelques lettres sans timbre

que je m'envoie à moi lorsque je me sens seul.

J'ai des chansons sans notes

que personne ne chante

mais qui trottent tout bas quelque part dans ma tête.

J'ai une allée sans fin qui me conduit partout

quand je ne vais nulle part.

J'ai des fleurs de tendresse

que je cueille en hiver

pour tresser des couronnes aux oiseaux égarés.

J'ai des croissants de lune

qui se baignent le soir

dans le miroir fragile d'une tasse de thé.

J'ai des mots "tire-au-flanc"

qui s'échappent sournoisement

quand j'aurais besoin d'eux.

J'ai des baisers volés sur des lèvres coquines,

baisers sucrés - salés, croqués en amuse-bouche,

apéritif subtil qui fait briller les yeux.

J'ai des sacs de câlins

dont j'ai le plus grand soin,

que je garde en réserve

pour quand j'en ai besoin.

J'ai une armoire à rêves

dont je garde la clef,

où je vais m'enfermer lorsque le jour s'achève.

J'ai des tas d'histoires drôles

qui ne font rire que moi

et que je me raconte le soir au fond des bois.

J'ai une pierre qui roule, que je couvre de mousse

et qui se désespère d'avoir le cœur si froid.

J'ai dans le fond de l'âme

une symphonie démente de couleurs et de bruits,

mais elle ne peut sortir que les nuits de pleine lune

... s'il ne fait pas trop froid.


24/03/2014
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Marelle

Son visage s'approcha des fumerolles

qui montaient en spirales

du breuvage tremblant.

 

Elle y trempa juste les lèvres,

puis lança la marelle

au chemin indécis.

 

Le galet tournoya

en franges indociles

d'arc-en-ciel voltigeur.

 

Sur un pied, puis sur l'autre,

elle s'élança en sautillant

pour  tutoyer le paradis.

 

Elle cria sa victoire

comme on chante la vie.

 

Entre balivernes et sornettes,

le silence palpitait tout autour.

 

Le ciel de l'enfance

serait-il une cour de récré?


15/02/2014
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Dérive ...

 

Dérivant au fil des mots

ou cueillant l'éclat de son rire

qui illuminait soudain le vif argent de ses yeux,

je la découvrais,

tour à tour libertine

ou très femme secrète,

le cœur ouvert à deux battants

sous une robe sage.

Alors, je l'écoutais

me dire le vent  de l'aventure

dont je sentais déjà, sur ses lèvres-framboises, l'étrange goût salé.

Dans l'écume envoûtante de ses cheveux d'encre,

je respirais, c'est vrai, un air de liberté.

 

Entre ville et grand large,

entre plume et quatrains,

notre amour braconnier

fleurit comme une fête,

des premiers blancs flocons

aux feuillages de feu

d'un merveilleux automne

dont les brumes éparses ont, petit à petit,

estompé les traits de son visage.

 

Le temps cambrioleur m'a dérobé son âme.

Reste un souvenir flou

aux reflets incertains.

Restent quelques empreintes

de mots vert-de-grisés

sur fond de pages tendres.


15/02/2014
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Jours d'automne

Et si je te parlais de ces jours de novembre

où l'automne déployait ses parures étincelantes

pour nous faire oublier l'inéluctable hiver

et ses hordes glaciales.

Quelques chasseurs frileux arpentaient les sillons.

On les voyait à peine

à travers le brouillard de ton haleine sur la vitre.

Tu as tourné la tête.

Pour moi, ce fut l'été.

Le soleil en paillettes jaillissait de tes yeux …

 

Aujourd'hui …

La nappe est blanche et lisse.

Au centre de la table,

une rose t'attend.

Le champagne est au frais

et les bulles s'impatientent.

Pourquoi l'absence a-t-elle ce goût de cendres?


07/11/2013
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