Folle est la nuit
La nuit protège le doux manège
Des tendres pièges où vous me fîtes , madame,
Tomber comme un fruit mûr.
Lorsque vous me vîtes, vite, vite, vous m'allumâtes,
Et à vos pieds vous me mîtes.
Et lorsque sans hâte vous me déshabillâtes,
Je sus venus les temps bénis.
Vous vous repûtes de mon corps
Autant que vous le pûtes.
Vous me tatâtes et me palpâtes,
Me triturâtes et me griffâtes.
C'est au fouet que vous me caressâtes.
Un instant j'espérai que vous m'amputâtes !
Mais , hélas, vous m'abandonnâtes
Comme un vieux sac de patates.
Là, j'avoue, madame, que vous m'épatâtes
Comme jamais je ne l'eus cru,
Car avant de partir, vous m'assommâtes
D'un coup d'escarpin pointu.
Mais vous le fîtes si tendrement
Que cela m'émût bougrement.
Vous me crûtes évanoui et me laissâtes sur le lit,
Mais en sortant, vous fredonnâtes
- distinctement, je l'entendis - :
“ Folle est la nuit, folle est la nuit, ... ”
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