Quand j'étais chasseur ...
Nous étions ce jour-là, partis de grand matin, pour une partie de chasse. Paulo, Titi et moi formions une fière équipe. Avant de démarrer, nous avions comme toujours, pris notre petit noir au comptoir, chez José. Dans notre sac, quelques bouts de pain frais, un morceau de pastèque dans une boîte Tupperware, un camembert coulant et des bouteilles de vin. C'était une belle journée. Les blés étaient coupés et les meules dressées. Le gibier n'avait qu'à bien se tenir. Un lièvre surgit soudain. « À toi Paulo ! » criai-je. La carabine tonna. Au loin, le lièvre fit un bond et s'écroula raide mort. « Va chercher ! » fit Paulo. Le chien ne broncha pas. « Fais pas ta mauvaise tête, Sacapuce, ou bien je vais te botter le cul ! ». Le chien en ronchonnant partit au petit trot, mais après quelques mètres, revint vers nous ou plus exactement vers la chienne en chaleur de notre copain Titi. Sacapuce était amoureux, et bien qu'il ait fait ses classes chez un dresseur aguerri, il n'y eût pas moyen de le faire repartir. À le voir tirer la langue, on avait bien compris qu’il n'avait qu'une chose en tête : sauter la femelle qui tortillait du croupion devant lui.
« C’est malin d'emmener une chienne en chaleur ! grogna Paulo. La journée est foutue, c'est sûr ! »
Il nous fallut plus d'une heure pour retrouver le lièvre. Nous étions morts de chaud. À l’ombre d’une meule, nous nous sommes mis à l'aise et nous avons bu un coup, la mine déconfite. « La prochaine fois, j'amènerai mon tricot et on regardera les chiens s'envoyer en l'air », marmonna Paulo, qui ne décolérait pas. Alors, pour détendre l'atmosphère, j'ai proposé d'attaquer le flan que ma femme nous avait préparé. On a vidé les bouteilles, et nous sommes rentrés bras dessus, bras dessous, en chantant à tue-tête la chanson bien connue du « Joyeux tire-au-flanc » !
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