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Chasseurs en herbe

 

Les souvenirs n’en font qu’à leur tête. Celui qui vient de ressurgir en moi, fait suite à un fait divers tragique relatant la mort accidentelle d’un enfant tué par son frère. Selon le journal, le frère aîné s’amusait avec le révolver de son père. Négligence ou distraction de ce dernier, l’arme était chargée. Le coup était parti, tuant le frère cadet … Mais ce qui m’est arrivé eut heureusement une issue beaucoup moins tragique.

J’avais une douzaine d’années. Un jour où j’étais seul à la maison – ce qui m’arrivait très rarement -  je plaçai une chaise devant l’imposante garde-robe de la chambre parentale, afin de pouvoir atteindre  l’objet de ma convoitise, rangé au-dessus de l’armoire : la carabine de mon père. En deux temps  trois mouvements, je me retrouvai dans le jardin, l’arme à la main. Par précaution, pour ne pas attirer l’attention du voisin, dont le jardin n’était séparé du nôtre que par un treillis, j’avais emballé le fusil dans un bout de tissu. Par un trou de la haie au bout du jardin, je me faufilai dans le pré pour rejoindre, derrière un petit bosquet, mon copain Antoine qui m’y attendait comme convenu. Ensemble, nous voilà donc partis vers le bois, à quelques centaines de mètres de là. Le père d’Antoine était chasseur tandis que le mien avait simplement conservé le fusil de chasse du grand-père, mais ne l’utilisait que très rarement. Pour mon copain qui accompagnait souvent son père à la chasse, le maniement des armes n’avait aucun secret. J’avais apporté l’arme et lui, les munitions.

Nous étions à l’affût depuis quelques minutes à peine, lorsque nous avons entendu craquer des branches sur notre gauche. « Un sanglier ! », chuchota Antoine, pointant le fusil dans la direction d’une forme grisâtre, que l’on devinait derrière les buissons. Il épaula et appuya sur la détente. La détonation fut suivie d’un grand cri. La mère Touban, une vieille voisine qui cueillait des champignons, se  redressa en hurlant. Elle venait de prendre une décharge de chevrotine dans les fesses ! Heureusement, l’épaisseur de ses jupons avait amorti le coup ! Il y eut plus de  peur que de mal, mais Antoine et moi, avons pris ce jour-là, la plus belle raclée de notre vie. Si les fesses de la mère Touban, n’avaient pas trop souffert de l’évènement, les nôtres par contre, en gardèrent pendant plusieurs jours, un cuisant souvenir !!



18/11/2013
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